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Histoire du chapeau de paille : des paysans jusqu’aux podiums de mode

Accessoire indispensable de l’été, le chapeau de paille apporte une touche de style et d’élégance à n’importe quelle tenue. Avant de devenir un accessoire de mode, sa fonction, purement utilitaire, était de protéger du soleil. Canopéa vous invite à découvrir l’histoire du chapeau de paille, depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours.

Le chapeau de paille pour protéger les paysans

Au Moyen Âge, le chapeau de paille fait partie intégrante de l’équipement des paysans, hommes et femmes, qui le portent pour se protéger du soleil, pendant les longues heures passées à travailler dans les champs. Leurs chapeaux sont à larges bords, et tressés avec de la paille ou du roseau.

Le chapeau de paille et l’Italie 

Il faut attendre le XVIe siècle et la Renaissance pour que le chapeau de paille change de statut et devienne l’accessoire de mode des dames de la noblesse. En Italie, en Toscane, dans les villes de Florence, Fiesole et Signa, on voit apparaître de nouvelles activités commerciales et artisanales autour de la paille. Le commerce de la paille et la fabrication de chapeaux font vivre des milliers de personnes. Les dames de haut rang personnalisent leur chapeau en l’accessoirisant de feuilles, de fleurs et de rubans. L’engouement pour ce nouvel accessoire est tel, que la mode du chapeau de paille traverse les océans pour se développer jusqu’aux Etats-Unis.

Le chapeau de paille en France 

En France, au XIXe siècle, le chapeau de paille séduit la bourgeoisie. Le chapeau de jardin devient l’accessoire indispensable de toute femme élégante, non seulement pour ses promenades au jardin, mais aussi lors de soirées mondaines. Rien n’est trop beau pour accessoiriser cet élément soulignant le rang et la fortune de celle qui le porte. Fleurs, feuilles et tissus l’agrémentent pour lui donner un caractère unique. Le chapeau de paille plaît tellement qu’il inspire un des plus célèbres auteurs de vaudeville de l’époque. En 1851, Eugène Labiche choisit d’en faire un élément central de sa pièce Un Chapeau de paille d’Italie, dans laquelle l’accessoire, dévoré par un cheval, est le point de départ d’une série de quiproquos amoureux dont l’auteur est spécialiste.

Le chapeau de paille et les artistes

Dès 1782, Élisabeth Vigée Le Brun se représente coiffée d’un chapeau de paille dans un tableau sobrement intitulé Autoportrait au chapeau de paille. Il faut attendre le XIXe siècle pour que le chapeau de paille devienne un accessoire entrant dans la composition de nombreux tableaux. On le retrouve chez Cézanne (L’Homme au chapeau de paille et L’Enfant au chapeau de paille) et dans une série d’autoportraits de Vincent Van Gogh.

Le chapeau de paille intègre de nombreuses scènes champêtres des Impressionnistes : chez Auguste Renoir (Le déjeuner des canotiers, Les canotiers à Chatou, Bal du moulin de la galette, La balançoire, La grenouillère, entre autres). Gustave Caillebotte semble lui aussi beaucoup apprécier l’accessoire, dont il coiffe bon nombre de ses personnages, tant féminins que masculins (Le parc de la propriété Caillebotte à Yerres, Les jardiniers, Pêche à la ligne, Les orangers, Périssoires sur l’Hyères). Chez Edgar Degas, on le retrouve comme emblème de La Modiste. L’univers des Impressionnistes, c’est aussi l’ambiance des bords de Marne, des guinguettes et des… canotiers, un univers propre au Paris de la fin du XIXe siècle.

Les canotiers, une place à part dans l’univers du chapeau de paille

A Paris, au XIXe siècle, les canotiers ne sont pas encore les chapeaux que l’on connaît, mais les hommes qui manœuvrent les canots à voile sur la Seine. Ils portent un chapeau de paille, à bords et fond plats orné d’un large galon, emprunté à la tenue des marins, et auquel ils vont donner leur nom. Le canotier d’abord porté par des hommes, est ensuite décliné dans des versions féminines. Ce sont les sportives qui se l’approprient les premières, pour la pratique de la chasse, du cyclisme et de l’équitation. Issu de l’univers masculin, et débarrassé de toutes les fioritures qui ornaient les chapeaux de femmes, le canotier a tout pour plaire à Gabrielle Chanel. Elle en fait l’emblème de sa nouvelle silhouette féminine, au début du XXe siècle. Le canotier devient par la suite un signe de reconnaissance pour des artistes de music-hall comme Maurice Chevalier ou Fred Astaire.

Simon Porte Jacquemus et ses chapeaux de paille

Tout cela nous amène doucement jusqu’à l’univers de la mode actuelle, et particulièrement celle du créateur français Simon Porte Jacquemus. Il affiche un goût marqué pour le chapeau de paille et l’intègre largement à ses collections. Son premier modèle est apparu dans la collection Printemps-été 2017, un modèle plat et large orné d’un galon, qui n’est pas sans rappeler les chapeaux provençaux, région d’origine du couturier.

Deux saisons plus tard, la collection Printemps-été 2018 dévoile un chapeau de paille aux dimensions extraordinaires, une très grande capeline, qui recouvre la tête et les épaules. Du jamais vu. Un tel chapeau ne peut que susciter l’intérêt des fashionistas. Il devient en peu de temps un accessoire très recherché des futures mariées, en remplacement du voile traditionnel. On le croyait relégué aux vitrines des musées, et voici que le chapeau de paille revient en force auprès des élégantes de ce début de XXIe siècle. Chapeau bas !



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