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Le vichy et la mode, une histoire d’amour depuis le XIXe siècle

Tout le monde connaît le vichy. Avant d’être employé dans la mode, le célèbre tissu à carreaux bicolores était utilisé pour confectionner des tabliers, nappes et serviettes de table. Depuis quelques saisons, il fait son grand retour sur les podiums. Voici l’histoire du vichy, un tissu qui n’a pas fini de nous séduire.

Le vichy, une toile de coton toute simple  

Ce qui plaît le plus dans le vichy, c’est sa simplicité. Une toile de coton à carreaux, réalisée en entrecroisant un fil blanc et un fil de couleur, se déclinant dans de nombreux coloris, et se prêtant à de multiples interprétations. Il n’en faut pas plus pour devenir un classique !

Les origines du vichy 

Il existe des tissus à carreaux un peu partout dans le monde, mais le vichy est français. Pour trouver son origine, il faut remonter au XIXe siècle, sous Napoléon III. A cette époque, l’industrie textile est florissante. Les filatures tournent à plein régime pour satisfaire les besoins de la bonne société, qui aime s’habiller de pièces nécessitant de grands métrages de tissu. L’Empereur Napoléon III profite de ses déplacements pour visiter les usines textiles. La ville de Vichy, dans l’Allier, fait partie de ses lieux de villégiature. En 1863, il profite d’un séjour dans la région pour visiter la filature des Grivats, située à proximité de Vichy.

Cela fait déjà une quarantaine d’années que l’usine produit cette toile de coton. L’impératrice Eugénie trouve que le tissu serait parfait pour confectionner quelques jolis chiffons. Elle repart avec des malles pleines de cette fraîche cotonnade, qui porte désormais le nom de vichy. Pour les élégantes en recherche de nouveauté, pas question de passer à côté de cette trouvaille. Très vite, elles se l’arrachent, en France comme à l’étranger. Mais, comme toutes les modes, le vichy se démode. Au début du XXe siècle, il retrouve sa vocation utilitaire, dans les cuisines, pour confectionner nappes, torchons, tabliers et serviettes de table.

Le vichy au cinéma, un tissu qui fait son effet 

Au cours du siècle dernier, de nombreuses actrices ont contribué à la popularité du vichy. Cela commence en 1939 avec Judy Garland dans Le Magicien d’Oz, dans lequel elle porte une délicieuse robe tablier en vichy bleu. Pour la petite histoire, cette robe, que l’on a cru perdue pendant quarante ans, a finalement été retrouvée dans une boîte destinée à la poubelle. Après avoir été authentifiée, elle a été vendue aux enchères en 2015, pour la modique somme de 1,47 million d’euros ! Pas mal pour une petite cotonnade sans prétention !

Le vichy a fait bien d’autres incursions au cinéma, notamment dans The Philadelphia Story en 1940. Katharine Hepburn le porte sous la forme d’une longue robe ceinturée, dessinée par le couturier Adrian. En 1944, la toute jeune Lauren Bacall fait ses débuts au cinéma, dans un tailleur vichy très ajusté, dans Le Port de l'angoisse. Quelques années plus tard, en 1959, c’est habillée d’un jupon en vichy bleu que Brigitte Bardot se déhanche dans Voulez-vous danser avec moi ? Dix ans plus tard, c’est au tour de Jane Birkin de déambuler nonchalamment autour de La Piscine, dans une mini robe vichy blanche et noire.

Brigitte Bardot et le vichy 

On ne peut parler du vichy sans évoquer celle qui fut la star française la plus célèbre des années 60 : Brigitte Bardot. L’actrice a beaucoup contribué à populariser le vichy, en le portant à la ville comme au cinéma. Entre elle et le tissu, c’est une histoire d’amour qui commence en 1953, l’année où la jeune première fait la couverture du magazine Elle dans une robe en vichy rose. Elle porte encore du vichy le jour de son mariage en 1959. Le patron de sa robe de mariée, signée Jacques Esterel, est publié dans le magazine Elle au lendemain de la cérémonie. C’est le début des grandes années vichy. Les Françaises souhaitent imiter l’actrice la plus populaire du moment, et, comme elle, avoir quelques pièces en vichy dans leur garde-robe.

Azzedine Alaïa et le vichy 

Au début des années 90, l’intérêt pour le vichy est retombé depuis longtemps. Il va faire son retour par l’intermédiaire de l’enseigne parisienne Tati et du couturier Azzedine Alaïa. Depuis sa création en 1948, Tati a pour logo les quatre lettres bleues de son nom, posées sur un fond en vichy rose à grands carreaux. Le couturier reprend le vichy à grands carreaux pour l’interpréter en blouson court, corsaire, jupe moulante et short audacieux. Pour la première fois, la haute couture côtoie une enseigne très populaire qui lui apporte une touche glamour et branchée. Le petit monde de la mode se presse chez Tati pour découvrir les pièces en vichy de la toute nouvelle collection Alaïa. Le magazine Elle lui accorde une double page, qui mêle les créations du couturier et des pièces puisées directement dans les rayons de Tati.

Du vichy, encore du vichy, toujours du vichy

Depuis, la fraîche cotonnade poursuit son petit bonhomme de chemin en faisant régulièrement des incursions dans la mode, notamment chez Versace et Alexis Mabille. Plus récemment, chez Christopher Kane, Fendi, Michael Kors…, et aussi dans les marques de prêt-à-porter et les grandes enseignes, Sezane et Zara, entre autres.



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